Une ancienne Ritournelle p-8

La curiosité et la fascination sont deux choses qui habitent nos esprits et nos coeurs depuis notre tendre enfance. Eilinel, ma douce petite princesse au regard azure et aux cheveux Emmeraude, tu es arrivée ici il y a maintenant six jours et malgré le fait que je ne sais pratiquement rien de toi, je peux dire sans problème que je te connais. Tes mimiques, tes réactions et tes regards je les connais par coeur, telles des habitudes quotidiennes. Et voilà qu'aujourd'hui je te trouve justement en pleine fascination sur ma rose en argent, à tel point que tu as daigné déposer ta plume quelque seconde lui murmurant "vestige de ma vie passée", avant de lui adresser un fin sourire comme s'il eut s'agit d'un être vivant.



Te voilà à présent couchée, ton regard bleuté admirant la fleur immortelle avec une fascination et un étonnement digne des plus jeunes enfants. Tu me sembles si fragile et si enfantine ainsi, pourtant si l'on pose un peu plus son attention sur tes deux perles d'océan, tu laisse paraître une peine secrète, comme porteuse d'un lourd passé que tu refuses de révéler sans pour autant souhaiter y rester prisonnière.



Tu sembles prises entre deux choix, aller de l'avant en oubliant complètement ton passé afin de te créer un avenir aussi incertain serait-il. Soit rester prisonnière de ce passé, refusant d'oublier qui que ce soit peu importe les douleurs que cela inclura.



Mais l'idéal pour toi, ne serait-il pas de simplement combiner les deux ? Penser aux êtres du passé tout en marchant en équilibre sur le fil de ta nouvelle vie.



Tu aimerais tant pouvoir dormir à nouveau sur tes deux oreilles n'est-ce pas ? Te perdre dans des rêves agréables et colorés, capable de te faire sourire durant ton sommeil. Mais pour cela, faut-il encore réussir à s'abandonner au bras de Morphée, et toi ma douce Eilinel tu ne dors presque pas. Je t'entends la nuit, tu la passes à chanter des airs dans une langue que jamais encore je n'avais entendue, peut-être s'agit-il de celle de ton monde ? Et lorsque tu finis par sombrer, ton visage ne semble même pas apaiser, juste endormi.

Eilinel Ô douce Eilinel dis-moi quel fardeau portes-tu donc ainsi ?

- Nous étions des triplées....la Triuhme Murmura-t-elle

Je n'étais pas sûre de ce que j'avais entendu et je souhaitais lui demander de répéter mais lorsque mes yeux se posèrent sur elle, Eilinel était entièrement endormie. Pour la première fois, ses lèvres étaient étirées en un fin sourire rêveur. Souriante, je me mis à lui caresser les cheveux du bout des doigts :" Eilinel, douce Eilinel.....fais de beaux rêves" et j'embrassai d'un délicat baiser son front de princesse.